Tu as entendu parler du programme de sport-études en basket-ball au secondaire et tu te demandes comment ça fonctionne et comment on y inscrit son enfant? Je suis moi-même en plein dans le processus pour mon deuxième fiston et je t’explique tout (enfin, je pense!) ici! 

Pour avoir vécu le passage et m’être moi-même un peu perdue, je sais à quel point ce n’est pas si évident pour un parent de bien intégrer l’univers du sport-études. 

C’est un peu comme passer dans une ligue au-dessus, en fait! 

Ce que je vais expliquer ici concerne une école publique de Québec. Il n’est pas impossible que ça diffère un peu ailleurs, mais le principe général doit se ressembler. 

Deux entités aux rôles distincts : l’école et le partenaire sportif

Avant tout, je pense qu’il est essentiel de comprendre ceci : dans tout sport-études, peu importe la discipline, il y a toujours deux organisations majeures à distinguer : d’un côté, l’école, et de l’autre, le partenaire sportif. Les deux collaborent, mais ont des rôles et responsabilités bien distincts dans le parcours de l’enfant. De mon côté, c’est peut-être ce que j’ai remarqué qui était le moins évident au début comme parent, surtout quand c’est notre premier enfant qui passe au secondaire! 

En gros, l’école fournit un programme d’études condensé en 3 périodes par jour au lieu de 4 pour permettre aux jeunes de s’entraîner et de développer leur sport quotidiennement pendant une demi-journée auprès du partenaire sportif. 

Donc, à notre école, au 1er cycle (1re et 2e secondaire), les jeunes vont au site d’entraînement le matin. C’est alors le partenaire sportif qui a la responsabilité des jeunes de 8h à 11h. Au même moment, d’autres jeunes sont au ski, au hockey, en équitation, au base-ball, etc., tous dans des lieux d’entraînement différents. 

Après une bonne douche, à 11h, un autobus les emmène à l’école pour qu’ils puissent suivre leurs cours de 12h à 16h15, tous les sportifs ensemble. 

Côté transport, cela veut dire que le matin, ce sont les parents qui doivent organiser le transport vers le lieu d’entraînement, qui n’est pas à l’école.

Le soir, c’est l’école qui fournit l’autobus scolaire pour le retour à la maison. 

Bonus :il y a un 3e facteur dans l’équation! Pour faire partie de l’équipe de basket-ball de l’école, il faut s’y inscrire en parascolaire. Ainsi, certaines équipes sont constituées de joueurs qui ne font pas partie du sport-études du tout, alors que d’autre sont presque entièrement formées de joueurs du sport-études. À la limite, un élève-athlète du sport-études pourrait ne pas faire partie d’une équipe de l’école : ce sont deux choses distinctes! Heureusement, dans notre cas, les équipes de sport-études s’entraînent maintenant avec des coachs du programme de sport-études, ce qui n’était pas le cas avant! 

En bref, pour bien comprendre qui a la responsabilité de quoi, changez le mot basket-ball pour équitation, par exemple. Un élève en sport-études équitation pourrait très bien faire partie d’une équipe de basket-ball de l’école, mais probablement de calibre inférieur. 

En résumé, les trois distinctions à faire : 

Partenaire sportif + École + Sport parascolaire. 

Ceci dit, tous collaborent étroitement. Par exemple, une absence au sport-études compte comme une absence scolaire et doit aussi être motivée à l’école. 

De plus, lorsque les jeunes participent à des compétitions à l’extérieur, l’école est dans le coup et les enseignants aménagent l’horaire en conséquence (en évitant les examens importants et en annonçant les travaux d’avance, par exemple). Comme l’ensemble de l’équipe-école est habituée, c’est un fonctionnement qui est très efficace (en tous cas, chez nous!). 

Par contre, inutile de parler des techniques de dribble à l’école ou des devoirs au partenaire sportif : ce ne sont pas leur zone d’intervention!

Qui peut s’inscrire à ce programme? 

Évidemment, il y a un critère sportif et un académique. 

Critère académique : Pour être admis, l’élève doit avoir des notes de 70 minimum en anglais, français et mathématiques dans son bulletin de 5e année du primaire, et les maintenir en 6e année. 

Critère sportif : De plus, il doit avoir des aptitudes sportives et ne pas débuter complètement dans son sport! À cet effet, une séance d’identification (sorte d’évaluation des acquis sportifs) a lieu vers la mi-septembre de l’année avant l’entrée au secondaire. Une recommandation de l’entraîneur actuel peut aussi être requise.

Je tiens à préciser aussi que l’encadrement académique est vraiment excellent. Les enseignants s’assurent de faire passer la réussite des élèves avant tout et offrent régulièrement des périodes de rattrapage. Ainsi, sur une base volontaire ou lorsqu’ils y sont formellement conviés, les élèves manquent leur sport pour participer à des périodes de récupération spéciales à l’école afin de ne jamais prendre de retard. Ce sont des moments privilégiés qui sont d’ailleurs vraiment appréciés des jeunes, qui ont un contact plus direct avec leurs enseignants! 

Combien ça coûte? 💸

Plus cher que l’école régulière! 😂

En plus des frais habituellement chargés par toute école secondaire (matériel, vie étudiante, etc.), on doit ajouter : 

• 🏀 Le coût d’inscription au programme d’entraînement (ici c’est 2300 $, payable au partenaire sportif), qui inclut l’encadrement, le lieu d’entraînement, le transport pour le retour à l’école, etc.)
• ⛹️ Le coût d’inscription à l’équipe parascolaire, si on veut jouer pour l’école (le coût dépend du niveau, environ 650 à 1000 $ : plus le calibre de l’équipe est élevé, plus ça coûte cher)
• 🚌 Le coût du transport scolaire hors bassin, si on habite loin de l’école (environ 400 $, en plus des titres de transport en commun s’il y a lieu). 

Bref, faut y penser et autant que possible s’organiser pour co-voiturer!

Les dates importantes 📆

Donc! Pour celles et ceux qui souhaiteraient poursuivre le basket-ball de façon plus intensive au secondaire l’an prochain par exemple, c’est maintenant que ça se passe!

Rendez-vous sur le site Web de l’école de votre centre de services scolaire (CSS) qui offre le programme (souvent une école max. par CSS) et consultez les dates importantes. Le début du processus se déroule généralement en septembre. 

Vous aurez possiblement :

• Une rencontre virtuelle avec l’équipe de l’école;
• Une rencontre virtuelle avec le partenaire sportif;
• Une visite de l’école;
• Une journée de sélection;
• Une période d’admission (qui se déroule avant l’admission aux programmes généraux).

Si ton enfant n’est pas admis au premier tour de la période d’admission, il est placé sur une liste d’attente. Et crois-moi, ce n’est pas une mauvaise chose non plus! J’ai connu un élève-athlète qui a reçu son offre d’admission quelque chose comme une semaine avant le début des classes! 🤩

De plus, si tu rates l’une des dates, mais que le dossier académique est solide et qu’un entraîneur peut recommander les aptitudes de ton enfant, ne rate pas ta chance et informe-toi quand même auprès du partenaire sportif (c’est ce qui m’est arrivé la première fois avec mon plus vieux, et la liste d’attente s’est rendue jusqu’à lui!). 

Si tu as des questions sur le sport-études, n’hésite pas!

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Réponses à vos questions

Suite à mon article, j’ai reçu plusieurs questions de parents qui vivent le processus.

Qu’arrive-t-il quand un jeune est blessé?

Le protocole est probablement différent dans chaque école, mais le bien-être de l’enfant doit être ce qui prime, mais on ne veut pas non plus le priver d’apprentissages qui sont autres que physiques. Par exemple, un joueur qui se casserait une jambe serait possiblement absent du sport (mais pas des études) pendant quelques jours, puis invité à rejoindre le groupe pour écouter et participer aux activités autres que l’entraînement. En effet, des stratégies de jeu peuvent être enseignées et toute la partie d’analyse vidéo et de préparation mentale continue d’être effectuée auprès des athlètes. Bref, ils ne sont pas laissés à eux-mêmes.

Si la blessure survient pendant l’entraînement, un protocole complet est suivi, notamment en ce qui concerne le risque de commotion cérébrale.

Dans notre milieu, un service de physiothérapie non urgente est même offert sur place quelques fois par mois et les jeunes peuvent prendre rendez-vous pour discuter avec le professionnel lorsqu’il est de passage.

Est-ce que mon enfant aura un niveau suffisant pour être admis?

Une maman m’a posé cette question. C’est une bonne question et ça dépend entre autres du nombre d’inscriptions et de places disponibles dans le programme. Dans notre milieu, une séance « d’identification » a eu lieu pour valider quels enfants possèdent au minimum les bases : dribble, lay-up, forme de tir, passe… Par la suite, si les évaluateurs jugent qu’ils ont les aptitudes requises, ils passent à la deuxième étape, soit la validation par l’école.

Ensuite, il est possible que certains élèves, même s’ils sont en sport-études, ne fassent pas la « première équipe » de l’école et soient plutôt recrutés dans une équipe de moins haut calibre. Cela dépend de leur développement et leur permet de s’accomplir quand même dans un groupe, où ils peuvent briller plutôt qu’être sans cesse jugés. Mais, on le sait, c’est facile à dire, mais pas facile à avaler pour ceux qui se voient déjà succéder à Steph Curry! 😊

Bref, dans le doute, inscrivez votre enfant à la séance d’identification et vous aurez déjà un bon indicateur.