J’ai pris connaissance avec grande tristesse ce qui s’était passé lors d’un tournoi de soccer récemment dans cet article du journal Le Soleil de Québec :
« Des joueurs de soccer de moins de 11 ans ont été disqualifiés de l’un des plus importants tournois de la province dans les dernières semaines. À quelques minutes de leur victoire, dans le match pour la médaille de bronze, les jeunes ont été déclarés perdants en raison des dérapages répétés de leurs parents. Une décision difficile, mais “inévitable” qui porte à réflexion. »
Ça m’a donné envie d’écrire sur les conséquences des gestes des parents au basket-ball aussi. Dans ma « carrière » de basket mom, je n’ai pas vu souvent de parents mal se comporter au bord du terrain au point de recevoir des fautes techniques, mais oui, c’est arrivé!
Avant d’entrer dans les détails, ce qu’il faut retenir, c’est que les comportements agressifs et déplacés des parents ont des conséquences directes sur l’entraîneur, l’équipe et, donc, les jeunes.
Maintenant, les détails. J’aurai sûrement l’occasion de revenir sur les différents types de fautes, mais celle-ci est vraiment d’actualité et, heureusement, assez rare dans les faits!
⚖️ Définition de la faute technique
Lorsqu’un comportement anti-sportif ou une infraction qui ne concerne pas directement le jeu (ex. : contestation, retard de jeu, gestes déplacés, comportement des spectateurs) se manifeste, l’arbitre peut donner une faute technique. Ce type de faute revient soit à un joueur, un entraîneur ou un adjoint… mais elle peut aussi être attribuée à un parent.
Et lorsque c’est le cas, c’est son équipe qui en écope.
📋 Ce que dit le règlement du RSEQ concernant les spectateurs
- Première infraction d’un parent ou spectateur → Avertissement adressé à l’entraîneur pour le comportement du parent.
- Deuxième infraction : deux lancers francs accordés à l’adversaire, suivis de la reprise de la possession du ballon, et une faute technique inscrite à la fiche de l’entraîneur. (J’ai déjà vu des arbitres demander au spectateur de quitter le match sans quoi ils refusaient de continuer à arbitrer, donc que le match allait être annulé!)
- Troisième infraction : une deuxième faute technique attribuée à l’entraîneur, ce qui entraîne automatiquement le forfait du match et donc la défaite de l’équipe. (Je n’ai heureusement jamais assisté à cela!)
👉 Autrement dit, les entraîneurs sont responsables du comportement de leurs spectateurs - et écopent personnellement de leurs fautes!
Même si ce sont des adultes dans les gradins qui dépassent les bornes, c’est l’entraîneur — parfois lui-même encore mineur — qui en paie le prix.
🚨 Conséquences des fautes techniques commises par un joueur ou un entraîneur
- Pour les joueurs, deux fautes techniques dans un même match = expulsion
- Pour les coachs, deux fautes techniques = expulsion
- Pour les parents, leurs gestes antisportifs retombent directement sur… les coachs.
- Troisième infraction d’un même type (joueurs ou coachs, même si causée par les parents) : défaite de l’équipe.
Il faut savoir aussi que l’éthique de jeu est récompensée par le RSEQ. Ainsi, chaque équipe débute la saison avec 1 point d’esprit sportif. Ce point, qui peut être crucial pour le classement final, est perdu suite à deux fautes techniques, un écart de pointage final de plus de 60 points (le but n’est pas d’écraser un adversaire!) ou une partie non jouée (donc perdue par forfait).
De plus, lors du championnat provincial au secondaire, j’ai déjà vu une mention octroyée à une équipe pour son éthique de jeu exemplaire!
Il ne faut pas oublier ça en tant que parent!
📊 Un peu de perspective
Beaucoup d’enfants rêvent de jouer en NBA, mais la réalité est dure : seuls 0,03 % des jeunes basketteurs de niveau secondaire y parviendront un jour. Plus réalistement, même parmi ceux qui jouent au niveau universitaire aux États-Unis, seulement 1,2 % atteindront la NBA.
Cela montre que le sport étudiant doit rester un terrain d’apprentissage, de plaisir et de respect, pas un lieu où les comportements des adultes viennent gâcher l’expérience des jeunes.
Ce qui me choque le plus, c’est que dans le basketball étudiant, ce sont souvent les entraîneurs bénévoles — parfois même des jeunes dès 14 ans — qui portent la responsabilité des gestes des parents. Un papa qui crie après l’arbitre? Boum, c’est le coach qui prend la faute technique. Une maman dont les émotions négatives prennent le dessus? L’équipe peut carrément perdre le match par forfait.
C’est injuste, et ça nous rappelle à quel point le civisme des parents est essentiel. Les enfants ne jouent pas pour voir leurs parents se disputer avec les officiels; ils viennent pour apprendre, progresser et avoir du plaisir. Et soyons honnêtes : avec 0,03 % de chances d’aller en NBA, la vraie victoire, c’est de développer des valeurs de respect, de discipline et de travail d’équipe.
Alors oui, encourageons nos jeunes, vibrons avec eux, mais laissons les arbitres arbitrer, les coachs coacher… et les enfants jouer.
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